UN ROMAN ORIGINAL DE JOHN IRVING

 

A l’image de ses héros, John Irving est foisonnant. Le célèbre romancier américain, l’auteur du monde selon Garp, fait aussi de la lutte à un niveau professionnel, donne la parole aux ours dans ses romans, soutient farouchement la cause LGBTQIA+ aux USA et est passionné de cuisine italienne. Il remporte un Oscar en 2000 pour le scénario de L’œuvre de Dieu la part du diable.

John Irving écrit ses romans comme du théâtre. Partant de la fin, il déroule son histoire jusqu’à son début, donnant à son récit absurde une cohérence qui le rend comique. L’Epopée du Buveur d’Eau, écrit en 1972, regorge de scènes hallucinantes, de véritables coups de théâtre nourris de dialogues pleins de verve et d’humour noir qui conviennent parfaitement à la scène.

UNE MISE EN SCENE NOVATRICE 

 

La mise en scène d’Anaïs Alric, centrée autour du personnage principal Fred Trumper, alterne les moments de narration et flash-backs afin de rendre toute sa saveur au décalage comique entre passé et présent.

Le rythme du roman est très intense. Traversant le temps à travers flash-backs et flash-forwards, la mise en scène redouble d’inventivité pour évoquer les différentes époque, et passer sans transition de Vienne à l’Iowa, des plages du Maine à New-York, et jusqu’à une Norvège préhistorique. Les quatre comédiens incarnent tour à tour plus de 14 personnages bigarrés et embarquent le spectateur dans un spectacle haletant.

 

 

NOTE D'INTENTION  

 

«L’Epopée du Buveur d’Eau» est né de notre envie de partager sur scène et avec le public l'engouement que la lecture du roman a soulevé au sein de la troupe.

Et si on acceptait de voir l'échec et la faiblesse comme des parties essentielles de nos vies ? Pas comme un verdict définitif ou un signe d'inadaptation, mais comme une part qui nous constitue et peut nous rendre fort. Et plus heureux. A condition d’en prendre conscience et de les accepter. En racontant au public ses déboires cocasses, Fred Trumper devient peu à peu plus solide, et plus fort. Il en vient à la conclusion qu’être en paix avec soi-même n’est possible que lorsque connait ses cicatrices. Ce sont les écueils de la vie, plus que tout, qui font de chacun un être unique et précieux.

A rebours de notre époque anxiogène, où prime  l’idéal de « success-story », cette œuvre, son énergie et son humour, nous semble salutaire .